Abby en quelques mots

Mission
Abby Kortrijk est un musée d’art visuel ludique, accessible et pluriel. La collection municipale y dialogue avec l’art contemporain, les pratiques patrimoniales dynamiques et le thème de l’« identité » dans toute sa complexité. En collaboration avec un réseau diversifié d’organisations, de créateurs et de communautés, et avec l’art comme langue universelle, nous explorons ce qui nous définit et nous unit en tant qu’êtres humains, par-delà les frontières, les générations et les cultures.
Vision
"Un musée est une institution permanente, à but non lucratif, au service de la société, qui recherche, collectionne, conserve, interprète et expose le patrimoine tangible et intangible. Ouverts au public, accessibles et inclusifs, les musées favorisent la diversité et la durabilité. Ils opèrent et communiquent de manière éthique, professionnelle et avec la participation des communautés, offrant des expériences variées pour l'éducation, le plaisir, la réflexion et le partage des connaissances."
(ICOM, août 2022)

I. L’Art et le Patrimoine comme miroirs de nos identités
Que révèlent nos œuvres d’art, artefacts, monuments et lieux de mémoire sur qui nous sommes ? Comment nos rituels et pratiques culturelles nous définissent-ils ? Pourquoi nous identifions-nous à certains objets, lieux et traditions ? Et comment ces processus de formation identitaire se produisent-ils ?
L’art et le patrimoine offrent des points d’ancrage uniques pour questionner notre passé, mieux nous comprendre et interroger de manière critique nos représentations culturelles. Bien plus qu’un rempart derrière lequel se cacher, l’art et le patrimoine doivent être des déclencheurs de dialogue, favorisant la discussion entre individus et communautés sur les enjeux et opportunités d’une société super-diverse. Ce sont des outils précieux pour mettre en lumière les histoires qui illustrent et aident à comprendre nos identités complexes et plurielles.
Dans cette optique, ils peuvent non seulement jouer un rôle de connexion entre générations, communautés et cultures, mais aussi dynamiser et actualiser les collections, renforcer le rôle social du musée et abaisser les barrières d’accès à la culture et à l’art.
La nouvelle définition de l’ICOM souligne la nécessité pour les musées d’évoluer vers des lieux dynamiques de démocratie, d’inclusion et de pensée critique. Loin d’être de simples « maisons de conservation », les musées deviennent ainsi des hubs culturels vivants, reliant passé et futur, disciplines et expertises, communautés et individus.
Avec un programme d’expositions audacieux explorant la complexité de nos identités, Abby aspire à dépasser la dichotomie du « nous » et « eux », et à renforcer les liens sociaux. Plutôt qu’un territoire réservé à un public de niche, Abby se veut une maison ouverte à tous, fondée sur la participation, le partage des espaces et des collaborations plurielles. Avec une approche fondamentalement participative, un espace partagé et une large collaboration, Abby opte résolument pour l'inclusion, l'accessibilité et la pluralité des voix. Avec l'art et le patrimoine comme miroirs et l'identité comme thème central, Abby offre un espace ludique, accessible et reconnaissable pour la réflexion, la rencontre et la transformation.
II. Un musée avec une personnalité : les sept piliers d’Abby
Inspiré par l’histoire du monastère qui l’abrite, avec ses sept niches symbolisant le chemin vers l’accomplissement, chaque projet d’Abby répond à sept critères fondamentaux :
1. "Au commencement était la création" : l'art et la créativité comme moteur
Abby respire l'art et place l'imagination, la (co-)création et la qualité artistique d’hier et d’aujourd’hui au centre de son projet – et ce, pour deux raisons fondamentales.
La première est d’ordre conceptuel. Depuis l’aube de l’humanité, l’art et la créativité expriment qui nous sommes et comment nous nous rapportons les uns aux autres. L’art est un langage universel que chacun peut comprendre et parler. Abby célèbre non seulement la qualité intrinsèque de l’art, mais aussi sa capacité à aborder des sujets complexes de manière accessible, à servir d’outil créatif pour explorer de nouvelles perspectives et à être un miroir dans lequel nous pouvons nous reconnaître et reconnaître autrui.
La seconde raison est liée au contexte spécifique de Courtrai. Avec une triennale de grande envergure pour les arts visuels, des expositions temporaires de qualité et un paysage artistique dynamique composé de galeries, de collectifs et de riches collections privées, Courtrai s’est imposée dans le domaine des arts visuels. Cependant, depuis la fermeture du Broelmuseum en 2015, la ville ne dispose plus d’un lieu d’exposition pour la collection municipale d’art, manque d’un espace d’exposition de qualité et souffre de l’absence d’un moteur, d’un hub central et d’un pôle d’attraction à rayonnement (inter)national. Bien que l’activité muséale se soit poursuivie en coulisses, Abby marque en 2024 le retour d’un musée physique dédié aux arts visuels après presque dix ans d’absence. Des présentations de collection innovantes y seront complétées par des expositions temporaires d’impact, et les artistes et créateurs y joueront un rôle clé dans la scénographie, la conception intérieure et le commissariat. De plus, un atelier ouvert et des projets participatifs permettront d’insuffler l’art et la créativité au sein du grand public.
2. "Et puis il y a eu l'homme" : l'identité comme fil conducteur
Avec les arts visuels et le patrimoine comme miroirs, Abby explore ce qui nous relie, nous définit et nous distingue en tant qu'êtres humains, au-delà des frontières et des générations. Ce choix de l’identité comme thème central n’est pas anodin : il constitue non seulement un principe distinctif par rapport aux autres musées d’art, mais il est également ancré dans l’histoire de Courtrai en tant que "ville des Éperons d’Or", où le débat sur l’identité est inscrit dans son ADN. De plus, il existe une connexion naturelle et métaphysique entre l’art, le patrimoine et l’identité.
"Les chefs-d’œuvre ne naissent pas de manière isolée et solitaire ; ils sont le fruit de nombreuses années de pensée commune, de réflexion par l’ensemble d’un peuple, si bien que l’expérience collective se retrouve derrière une seule voix." (Virginia Woolf)
L’art, les pratiques patrimoniales et les identités définissent et relient les individus et les communautés, donnant forme, sens et signification à notre existence. Ils établissent des ponts entre le passé, le présent et l’avenir, tels des sédiments culturels et temporels déposés dans le courant transhistorique que nous appelons "mémoire culturelle". Façonnés par l’héritage d’un passé partagé, ils reflètent à chaque époque les valeurs, normes, goûts et stéréotypes d’une société et d’une culture.
“Dans la vie comme dans l’art, il faut chaque jour recommencer.” (Louis Couperus)
Si nos œuvres d’art, nos pratiques patrimoniales et nos identités sont des produits de leur temps, de nos expériences collectives et de la mémoire culturelle, alors leur caractère intrinsèquement changeant en découle naturellement. Ce sont des matières vivantes, évoluant avec les nouvelles mentalités et les transformations des contextes culturels, des pratiques et des idées – ou les suscitant elles-mêmes, souvent depuis la marge. L’art, le patrimoine et l’identité sont en quête perpétuelle de nouvelles formes d’expression, de questions stimulantes et de réponses porteuses de sens. Ils sont, en d’autres termes, toujours en devenir. Ils se confrontent continuellement à de nouvelles significations, à des réévaluations et à des interprétations révisées, comme des strates en constante accumulation sur une roche en formation.
“Je contiens des multitudes.” (Walt Withman)
Dans leur complexité, l’art, le patrimoine et l’identité sont donc intimement liés. Il n’existe pas de catégorie absolue, d’étiquette univoque, ni d’essence immuable qui puisse définir un individu ou une œuvre d’art. De la même manière qu’un chef-d'œuvre peut intégrer des influences diverses et susciter des interprétations multiples et contradictoires, les êtres humains sont traversés par de nombreuses identités partielles, parfois complémentaires, parfois conflictuelles.
“L’art parle de nous.” (Abby)
C’est peut-être pour cela que contempler ou créer une œuvre d’art est une expérience si réconfortante, émouvante ou transformative : l’art parle fondamentalement de nous, et dans toute sa complexité et son ambiguïté, il nous aide à mieux comprendre la nôtre. Inversement, nous donnons sans cesse du sens et de la valeur à l’art. "Qu’est-ce que l’art ?" et "Qui suis-je ?" sont en ce sens les reflets l’un de l’autre.
À travers nous coule toute l’histoire (culturelle). En nous s’accumulent les strates d’un dialogue intergénérationnel et polyphonique qui ne cesse de s’enrichir. Et tout comme les artistes, nous avons aussi le pouvoir créatif de bâtir, sur les fondations de notre mémoire culturelle, de nouvelles réalités pour nous-mêmes et pour les autres.
3. Réflexif : une approche d’exploration ouverte et d’apprentissage collectif
La quête de notre identité et de notre relation aux autres est universelle et toujours d’actualité. À travers l’art et le patrimoine, Abby Kortrijk souhaite offrir un espace propice aux questions curieuses, aux réponses en devenir, aux connexions inattendues et aux réflexions inspirantes sur ce sujet complexe. Le musée porte son regard aussi bien sur la condition humaine dans son ensemble que sur les singularités des identités humaines, accordant une attention égale aux artistes établis et aux créateurs en marge.
Abby est également avide d’explorer les perspectives des autres : rien de plus rafraîchissant que de voir à travers des regards différents. Dans un dialogue ouvert entre artistes, publics et musée, Abby vise à tisser de nouvelles connexions et à proposer un regard renouvelé sur l’art, le patrimoine et l’identité.
La collaboration avec un réseau diversifié d’organisations partenaires, d’experts externes et de communautés locales favorise l’échange de savoirs, le croisement des idées et l’apprentissage collectif. Abby met à disposition et partage ces connaissances avec le grand public ainsi qu’avec le secteur culturel à travers des conférences, des débats, des ateliers, des publications et des colloques.
4. Représentatif : la pluralité des voix et des perspectives comme élargissement du regard
La pluralité des voix et la diversité des perspectives sont des principes fondamentaux pour explorer les multiples facettes de nos identités. Dans cette optique, Abby ancre fermement l’engagement sociétal et les collaborations structurelles au cœur de sa politique. Le musée construit activement une communauté diversifiée d’individus, de groupes et d’organisations, ainsi qu’un réseau interdisciplinaire d’artistes, de penseurs et de créateurs qui, ensemble, questionnent et explorent les enjeux de l’identité à travers l’art visuel.
Les expositions thématiques mettent en lumière des liens transhistoriques, interdisciplinaires et intergénérationnels qui soulignent l’universalité de notre quête collective pour comprendre qui nous sommes. Un dialogue permanent avec le public, nourri par des projets participatifs, des espaces partagés et des lieux de débat, enrichit les thématiques abordées par Abby ; après tout, chacun est expert de sa propre identité.
Inclure les individus et les communautés à partir de leur propre expertise permet d’ouvrir de nouvelles perspectives, de favoriser un sentiment de co-responsabilité et de garantir représentativité et accessibilité. Le musée devient ainsi une maison ouverte où des personnes de tous âges et de tous horizons se sentent bienvenues, représentées et impliquées.
5. Participatif : fertilisation croisée entre individus et créateurs
Avec le living urbain, Abby Kortrijk introduit un nouveau concept muséal : une maison ouverte et accessible où les habitants de Courtrai et les visiteurs, les individus et les créateurs partagent un même espace, co-construisent un programme et développent des projets participatifs. Mais Abby expérimente également la participation à un niveau institutionnel, en bousculant les frontières des catégories et des rôles établis.
Quelles fonctions un musée peut-il remplir ? Qui détient l’autorité pour parler de l’art ? Qui a le droit de commissarier et de guider ? Comment les individus façonnent-ils le musée, et inversement ? En posant ces questions, Abby interroge non seulement qui nous sommes, mais aussi ce qu’est un musée, une ville, une communauté.
S’appuyant sur ce socle participatif, Abby souhaite ouvrir tant spatialement que conceptuellement ce qui était jusqu’alors fermé. L’ancienne Abbaye Groeninge : restée un monastère cistercien cloisonné et fermé jusqu’au XXe siècle. Le monde de l’art et des musées : encore trop souvent perçu comme un bastion élitiste et difficile d’accès. La collection de Courtrai : une sélection éclectique d’œuvres d’art, principalement destinées aux intérieurs de la bourgeoisie, mais rarement au grand public. Le patrimoine : non pas des traditions figées et immuables, mais des pratiques vivantes et évolutives. L’identité : un sujet fragile, toujours d’actualité, inépuisable, mais trop souvent enfermé dans des attentes sociales rigides ou réduit à des catégories polarisantes.
Abby s’engage ainsi à briser ces barrières et à faire du musée un espace de dialogue et de réinvention, où les visiteurs et les créateurs participent activement à redéfinir ce que l’art, le patrimoine et l’identité peuvent être aujourd’hui.
6. Ludique & dynamique : une expérience muséale transformatrice
"Il ne faut pas perdre son adolescence, car alors on se perd soi-même dans un état de fait, dans la délimitation de ‘voilà qui je suis’ – et en même temps que la question, on perd aussi la réponse."
(Wannes Gyselinck)
L’art est un jeu, tout comme l’identité : attraction et répulsion, défi et séduction, renouveau et redécouverte, masque et dévoilement. Abby Kortrijk reste en contact avec notre enfant intérieur et embrasse la créativité et l’authenticité des esprits joueurs.
Grâce à une scénographie innovante, une programmation audacieuse, des ateliers stimulants et des espaces et rôles muséaux partagés, Abby invite son public à jouer avec elle. Le musée devient un lieu dynamique où chacun, quel que soit son âge, peut continuer à se reconnaître et à se réinventer, où l’art et le patrimoine, de toutes les époques, continuent d’émerveiller et de surprendre.
Tout comme nos identités sont en perpétuelle évolution, Abby l’est aussi.
- Pas d’exposition permanente : Abby surprend avec des présentations de collections et des expositions temporaires percutantes, dans des espaces dont l’aménagement et la fonction changent régulièrement.
- Pas de programme figé : un réseau vivant de communautés et d’organisations contribue à définir ce qui est exposé et ce qui se passe au musée.
Ainsi, Abby devient une œuvre d’art totale qui n’est jamais achevée : elle évolue, explore et expérimente en permanente interaction avec son public.
7. Durable et équitable : un impact sur les personnes, pas sur l’environnement
Abby Kortrijk est un musée pionnier des arts visuels, non seulement par le choix d’un thème central, mais aussi par ses formes novatrices de co-responsabilité et de participation, ainsi que par ses espaces muséaux innovants. Abby ambitionne également d’être un musée d’avenir en matière de durabilité et d’équité salariale.
Abby privilégie, dans le processus de construction, le choix des matériaux scénographiques et l’aménagement du musée, des techniques durables et des matériaux réutilisables. Grâce à des partenariats intelligents avec des acteurs régionaux, il est possible d’optimiser les budgets d’achat et d’échanger des vitrines, des cloisons scénographiques et d’autres éléments d’exposition.
Dans l’espace horeca du Paviljoen, la priorité est donnée aux circuits courts, à la production locale et aux collaborations avec des chefs régionaux et des communautés. Abby profite également du statut de Courtrai en tant que ville créative Unesco, et intègre des designers, artisans, concepteurs de produits et développeurs de jeux locaux dans l’élaboration de son site et de sa programmation.
Mais c’est surtout au niveau du contenu qu’Abby s’engage à adopter un fonctionnement durable et équitable.
- Abby garantit des accords clairs et une rémunération juste pour les artistes, les experts et les bénévoles.
- Plus encore, Abby aspire à développer, à travers ses collaborations et échanges avec les artistes et les créateurs, des processus et des liens durables qui dépassent largement la durée d’une exposition ou d’un projet participatif.
III. De nouveaux regards sur la collection

Comme de nombreuses collections municipales, la collection de Courtrai est un ensemble éclectique, constitué au fil du temps, regroupant des arts visuels, des arts appliqués et plusieurs sous-collections plus modestes.
Depuis la fermeture du Broelmuseum en 2015, le travail muséal autour de cette collection – de la conservation et la gestion à la recherche, la mise en valeur et les activités de médiation – s’est poursuivi tant en coulisses qu’en public. Ces efforts ont permis à la collection de conserver son label de qualité ainsi que sa reconnaissance en tant que musée régional.
S’appuyant sur cet héritage muséal solide et après plusieurs années de préparation intensive, le musée fait aujourd’hui un pas audacieux vers l’avenir avec Abby Kortrijk. La collection municipale reste le cœur de son activité, mais s’y déploie avec une approche renouvelée, résolument tournée vers l’exploration et la mise en dialogue.
Cependant, cette nouvelle approche diffère considérablement de celle adoptée au sein de l’ancien Broelmuseum. Tout d’abord, la collection est désormais étudiée et mise en valeur selon de nouvelles perspectives. Abby n’est pas un musée d’histoire locale où les objets sont présentés dans un ordre chronologique, historique ou pédagogique pour retracer l’histoire artistique de la ville et de la region. Si l’accent mis autrefois sur les artistes décoratifs locaux et régionaux, ainsi que sur les scènes et paysages courtraisiens, reste pertinent, il n’est plus la ligne directrice principale du musée. Comme décrit précédemment, la mission d’Abby est d’explorer, à travers l’art et le patrimoine, les multiples facettes du concept d’ "identité". L’hétérogénéité de la collection municipale constitue à cet égard un véritable atout, car elle permet d’aborder ce thème sous une diversité d’angles. L’identité se reflète non seulement dans les sujets représentés sur certaines œuvres, mais aussi dans leur forme, leur fonction et leur histoire : leur date de création, leur usage initial et les personnes pour lesquelles et par lesquelles elles ont été produites nous renseignent sur les processus de construction, de consolidation ou de transformation des identités.
IV. Expositions polyphoniques

La chapelle du XVIe siècle rénovée et deux nouvelles salles souterraines climatisées (classe A) accueillent un programme d'expositions varié, conçu pour avoir un impact à la fois local, national et international. Chaque année, Abby propose une grande exposition et une plus petite, où la collection est enrichie par des prêts et des œuvres commandées. Le musée s'engage également à mettre en lumière les nombreuses collections privées précieuses de la région, en les rendant accessibles au public. En complément de sa propre programmation, Abby offre un espace à des organisations partenaires telles que Be-Part, Wit.h et Designregio, ainsi qu’à des expositions itinérantes internationales qui s’inscrivent dans la thématique large de l’identité.
Les expositions thématiques d'Abby explorent les récits du passé et du présent liés à nos identités. Les thèmes sont infiniment riches et vont de l'enfance ("Childhood") au fétichisme ("Fetisj"), des animaux ("Animals") à la métamorphose ("Metamorfose"). Ces expositions réunissent des œuvres d’art et des objets patrimoniaux issus de différentes époques et cultures, mettant en évidence les liens transhistoriques, interdisciplinaires et intergénérationnels qui soulignent l’universalité de notre quête collective pour comprendre qui nous sommes. Abby collabore pour cela avec un réseau diversifié d’experts externes et de co-commissaires invités, et s’enrichit en permanence des échanges avec les communautés et le public.
V. Une maison aux multiples espaces :
le living urbain comme nouveau lieu muséal

Abby Kortrijk est un musée nouveau dans un bâtiment existant. Pour répondre à ses ambitions, le site historique de l’abbaye est complété par un pavillon de parc en surface et par deux salles d’exposition souterraines de haute qualité. Le projet architectural, conçu par les architectes de renom Barozzi-Veiga + TAB Architects, transforme le musée en un joyau architectural intemporel, compact et durable, où le patrimoine occupe une place centrale. Grâce à cette réinterprétation contemporaine, Abby devient un point d’attraction majeur pour la ville et un pôle d’intérêt pour les visiteurs venus de loin.
Tant sur le plan conceptuel que spatial, Abby se conçoit comme une maison aux multiples pièces. Globalement, le musée propose deux parcours de visite :
- Les expositions temporaires sont accueillies dans les salles souterraines et dans la chapelle du XVIe siècle.
- Le living urbain comprend plusieurs espaces interactifs :
- Un Living, où une présentation innovante de la collection dialogue avec l’art contemporain.
- Une "salle à manger" (Abby Café), qui fait partie intégrante du programme muséal.
- Un Salon participatif, dédié aux rencontres et aux échanges.
- Un Atelier ouvert, où la créativité du public est mise à l’honneur.
- Un Jardin public, propice à la contemplation et aux expériences artistiques en plein air.
En outre, le living urbain joue un rôle clé dans l’accueil des visiteurs : elle sert de hall informel, de billetterie pour le parcours payant, de boutique muséale atypique et d’espace dédié aux conférences et débats sur l’art, le patrimoine et l’identité.
Dans le Pavillion, une longue table fait écho à l’ancien réfectoire de l’abbaye. C’est un lieu où les visiteurs se réunissent pour découvrir le programme, échanger, lire, travailler ou simplement partager un repas ou une boisson. Des vitrines dans le bar exposent des objets issus de la collection, sélectionnés en fonction des thèmes en cours. Le menu fait partie intégrante du programme, soulignant le lien essentiel entre gastronomie et identité Culturelle. En partenariat avec un réseau d’organisations et de communautés variées, des rituels sont célébrés, des recettes collectées et des dîners artistiques organisés.
Depuis le Paviljoen ou le parc, les visiteurs entrent dans le Dormitorium, qui se transforme en une vibrante salle de séjour urbaine. L’exposition de la collection y donne accès à des œuvres destinées autrefois aux salons de la bourgeoisie, aujourd’hui rendues accessibles à tous et mises en dialogue avec l’art contemporain. Tout comme nous réaménageons nos propres intérieurs, les artistes et les communautés sont invités à redéfinir l’identité de cet espace. Dans ce lieu muséal innovant, on ne se contente pas de passer : on peut s’y attarder, prendre un verre, contempler des œuvres, lire un livre, se reposer après la visite ou assister à une discussion.
À l’étage, le Salon est un espace d’expérimentation pour les communautés locales et les organisations partenaires. Il accueille des projets participatifs, des conférences et des débats. Dans l’Atelier, le public est invité à exprimer sa créativité : des ateliers éducatifs sont proposés pour des groupes varies. Les jeunes artistes et les résidents en création disposent d’un espace où travailler et exposer
La créativité et l’innovation sont au cœur de l’identité d’Abby. Elles naissent de l’interaction humaine : c’est dans la rencontre et l’inspiration mutuelle que surgissent de nouvelles idées. L’art invite à un dialogue sur qui nous sommes et comment nous nous relions les uns aux autres. Pourtant, les musées classiques restent souvent perçus comme des lieux intimidants, figés et fermés, où l’on circule avec retenue, sans jamais vraiment s’approprier l’espace. Avecle living urbain, Abby introduit une nouvelle expérience muséale, conçue comme un second chez-soi, qui célèbre l’imagination humaine. Un lieu ouvert, chaleureux et fédérateur, offrant un espace de réflexion, de rencontre, de co-création et de transformation.